Histoires virtuelles vraies

Posted by Speakeasy News > Tuesday 23 August 2016 > Pedagogy

Il est de plus en plus indispensable aujourd’hui de trouver le-s moyen-s de remotiver les élèves mais aussi parfois de se remotiver en tant qu’enseignant. Pour cela, il est essentiel de cerner les différents profils et de prendre en compte les diverses motivations des élèves.

Simon Ensor a exploré les possibilités que peuvent offrir les réseaux sociaux pour développer les compétences linguistiques chez l’élève et professionnelles chez le professeur. Il partage ici son expérience dans un premier épisode d’histoires virtuelles vraies.

Plusieurs idées présentées ci-dessous sont très courantes dans les pratiques enseignantes dans les pays anglophones (portfolios d’élèves, journal d’apprentissage – learning journal –  ou nombreuses ressources pédagogiques disponibles sur les murs de la salle de classe). Toutes ces idées sont assez faciles à mettre en œuvre et elles peuvent aider à donner un nouveau souffle à l’enseignement des langues vivantes.


C'est l'histoire d'une étudiante discrète et timide, qui manque de confiance, qui ne fait jamais de bruit en cours, que ce soit en anglais ou en français. Elle ne connaît personne qui parle anglais. Elle n'aura peut-être jamais les moyens de vraiment parler cette langue...

Étudiante sérieuse, elle rencontre en ligne sur Facebook une jeune fille qui vient d'ailleurs. Elles sympathisent, s'écrivent, échangent des photos. Elles chattent, elles parlent sur Skype, elles s'entraident pendant quelques mois. Elles font des progrès impressionnants et acquièrent une plus grande confiance en elles, en français, en anglais.

C'est l'histoire d'un étudiant hyperactif qui ne tient jamais en place, qui parle fort (en franglais) et fait le pitre. En dehors de la salle de cours, il court. Ce sera un champion, un jour (peut-être pas en anglais). Il ne prendra (peut-être jamais) le temps pour parler ou écrire l'anglais correctement.

Coureur sérieux, il rejoint un réseau international de coureurs en ligne, ils échangent conseils d'entraînement, vidéos de coaching (en anglais), repérées sur YouTube, avec des blagues et photos de goût discutable. Il commence à prendre ses cours en anglais plus au sérieux. Il va participer à une compétition internationale de course.

Des espaces d'apprentissages informels
Si nous nous appuyons sur un manuel dans nos cours, les apprentissages informels permettent également aux apprenants en anglais de progresser significativement : une passion pour Game of Thrones, le graffiti, le rap, des rencontres au camping, une famille d'accueil sympathique rencontrée lors d'un séjour linguistique.

Au début de l'année nous pouvons demander aux étudiants de réfléchir sur l'apprentissage d'une langue, les faire se projeter dans les situations où ils auront à utiliser l'anglais et les aider à définir les stratégies d'entraînement personnalisé.

Nous pouvons leur demander de tenir un journal qui pourrait devenir la matière première d’un travail de réflexion sur l'apprentissage et faire partie d'un portfolio personnalisé contenant des exemples de travaux scolaires et d'expériences informelles.

Ce journal peut être rédigé en français ou en anglais, selon le niveau de l'étudiant. Le portfolio peut être sur papier ou construit sur un site web avec un outil comme Google Sites. Il sera noté pour valoriser l'effort et les compétences plurielles (français, dessin) de l'étudiant.

Les élèves sont toujours fiers de voir leur travaux affichés sur le mur de la salle de cours, et leurs familles apprécient leurs œuvres lors de la fête de l'école. Un site web classe/école permet à un enseignant de partager plus facilement le travail de ses étudiants avec quelques collègues, ou bien avec le monde entier.

"Learning consists of making the right connections."  Stephen Downes

To be continued…

 


Auteur(s) :

Simon Ensor est enseignant d’anglais au Centre de Langues et du Multimédia de l’université Blaise Pascal, Clermont Ferrand. Simon Ensor est @sensor63 sur Twitter